Quel pays manipule le marché des changes ? Et quelles conséquences pour le trading ?
La question est d'actualité, car c'est d'un jour à l'autre, que le Trésor américain doit se prononcer officiellement sur le sujet à propos de plusieurs pays.
Il est clair que le sujet est éminemment politique et si jamais, un pays de la liste de surveillance du Trésor américain est "taxé" de manipulateur, il est certain que Trump ne pourra pas s'empêcher de se lâcher, avec un tweet de satisfaction, comme il en a l'habitude...
Ce qui lui permettra de justifier encore plus sa politique commerciale... à moins d'un mois des élections de midterm.
Examinons cela un peu plus en détail....
Selon l' "Omnibus Trade and Competitiveness Act" de 1988 et le "Trade Facilitation and Trade Enforcement Act" de 2015, le Trésor américain doit rendre un rapport sur les politiques de change des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, deux fois par an, soit en Avril et en Octobre.
Le Trésor se pose alors 3 questions pour répondre à la question d'une manipulation éventuelle des cours de change par un pays donné :
1) Est-ce que le pays possède un excédent commercial bilatéral significatif avec les USA ?
2) Quel est l'ampleur de l'excédent des paiements courants, comparé au PIB du pays en question ?
3) Le pays pratique-t'il des interventions de change uniquement dans un seul sens ?
Alors, quel pays pourrait-il être accusé de pays manipulateur ?
Pour cela, il faut :
1) Un excédent commercial bilatéral significatif avec les USA, de + de 20 milliards $ ;
2) Un excédent des paiements courants avec les USA, de plus de 3% du PIB ;
3) Des interventions de change uniquement dans un sens (sur une base nette), de plus de 2% du PIB et pendant au moins 8 mois sur 12.
Voici, pour les principaux partenaires commerciaux, un tableau des critères, selon le dernier rapport du Trésor Américain, en Avril 2018 :